samedi 26 mars 2011

Les expressions

Résumé de la journée :
  • entraînement de soccer (je soupçonne Johan d’avoir identifié mon point faible : le bas du but, à droite) mais je ne veux pas lui en parler, de peur qu’il s’y concentre davantage ! Après l’avoir blanchi hier, je lui ai accordé 8 buts ce matin…
  • visite du Parc zoologique de Cali (prononcer So-o-lo-hi-co). Depuis que Charlotte lui a donné la permission, hier via Skype, Johan se fait un malin plaisir de reprendre Nathalie sur sa prononciation, des mots qui sont au masculin ou au pluriel, etc. Moi, il ne me reprend jamais !
  • « sieste » (ce qui veut dire se reposer devant la télévision, un objet de distraction qu’il semble avoir peu regardé jusqu’à maintenant…). Nous gérons le temps et les choix, ses préférés étant des matchs de soccer (qu’il appelle encore football) avec un t-shirt de l’Impact sur le dos !
  • Il est venu me voir durant la sieste pour me dire : « hockey ». Il voulait retourner sur le site des Canadiens… et nous avons visionné un petit clip avec P.K. Subban…
  • À la piscine, je crois qu’il a même… « étourdi l’eau » !
  • sur l’ordi, il adore un jeu de soccer…
  • nous avons « décapé » le reste du spectaculaire gâteau au chocolat d’hier.
(Avis aux lecteurs : la suite de ce propos est exceptionnellement plus philosophique que les précédents… et les suivants !).
Jour 2. La langue de l’amour a déjà montré ses limites… Preuve que, c’est bien beau l’amour mais… tout ne s’exprime pas par la langue (aux sens propre et figuré) !
Il est normal que Johan ne maîtrise qu’une seule langue, l’espagnol. Ces jours-ci, savoir compter jusqu’à 14 en anglais et dire « Bonjour » et « Je vous aime beaucoup » en français ne règle pas tout…
Je vous assure que Nathalie se débrouille « très très bien » en espagnol (quoiqu’elle ne voit le verre qu’à moitié vide…). Vous devriez la voir parler aux gens de Los Chiquitines, aux chauffeurs de taxi et autres espagnols : une vraie merveille ! (mais elle devient frustrée lorsqu’elle ne comprend pas tout ce que veut nous dire Johan…).
C’est dans de telles situations que les expressions prennent tout leur sens. Nos yeux et nos gestes à tous les trois parlent beaucoup !
Par exemple : pointer du doigt des vêtements qui sont par terre dans sa chambre suffit à faire comprendre à Johan qu’il faut les plier et les ranger, ou les mettre dans le sac de lessive à faire. (Mais vous connaissez Nat : elle aimerait disserter en quelques phrases…).
Des expressions qui marquent…
Vous semblez penser à nous très fort ces temps-ci. Nous le ressentons ! Ceci nous incite à faire des liens avec des expressions qui vous sont chères. En voici trois :
« Ici et maintenant… »
Notre amie Patricia – grâce à qui nous nous sommes connus Nathalie et moi – a une très belle expression : « Ici et maintenant ». Ce qui veut dire : prendre conscience de ce que l’on vit et savourer pleinement le moment présent.
Johan a rapidement compris ce concept. Et particulièrement depuis hier !
Nous ne savons pas ce que les gens du centre d’adoption lui ont donné à manger avant de partir… Et j’ai vérifié : il n’y avait pas de « produit local » dans son petit bagage… Nous en déduisons donc que c’était dans sa nature que de « s’éclater » et de vouloir tout faire à la fois… et rapidement !
Manger. Boire. Courir. Jouer au foot. Visiter un zoo. Se doucher. Etc : Johan incarne merveilleusement cette expression !
« Faire des plans sur la comète… »
Notre amie Aline, de l’Auvergne – qui est venue nous visiter récemment alors que nous n’étions pas encore partis – a une très belle expression pour parler des projets à tracer pour l’avenir : « Faire des plans sur la comète », ce qui veut dire : tout prévoir et… devoir modifier nos plans !
Par exemple : nous avions prévus être « collés » ici, à Cali, environ deux semaines après être allés chercher Johan. Ça ne sera finalement qu’une semaine… puisque nous allons rencontrer la responsable du gouvernement dès vendredi prochain. Il est donc possible que notre séjour soit plus court… À suivre…
« Ça doit être plate, être normal… »
Notre ami Gaby a marqué notre vie à bien des égards. Un jour qu’il fumait tranquillement sa pipe, il a lancé, tout bonnement : « Ça doit être plate, être normal… ».
Quitter un avenir très prometteur à Montréal pour aller vivre durant 54 ans en Afrique : ce n’est pas ce que l’on peut qualifier une vie de « normale » !
Nous non plus, notre vie n’est pas « normale »… Et nous l’assumons !
Vous avez pu constater la joie qui nous habite depuis le tout premier moment où nous avons décidé d’adopter Étienne… Et vous pouvez probablement deviner celle qui nous habite depuis plus d’un an, soit au moment où nous avons pris, à quatre, la décision d’adopter « un grand garçon qui a besoin d’une famille de fous ».
Nous avons songé à Haïti… puis notre projet s’est rapidement orienté vers la Colombie.
Ce « projet » s’est appelé Théo (un nom que nous avons conservé dans le titre de ce blogue et qui se trouve sur l’un de nos bols à café à la campagne). Puis, depuis fin août, nous avons connu Johan via son vrai prénom et sa photo. Son histoire aussi.
Depuis hier, nous « savourons » des moments bien difficiles à décrire pour des gens qui, pourtant, manient assez bien la plume ! Nous sommes « soudés » à un garçon encore plus formidable que ce qui nous avait été présenté…
Vous ne perdez rien pour attendre !
P.S. C’est surprenant de servir un café au lait (plutôt un lait au café) à son garçon de 9 ans ;) mais ça fait partie de son menu tel que décrit par le centre d’adoption. Johan come mucho, especialamente yogurt !!!!!

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