jeudi 31 mars 2011

Petits moments, grands souvenirs...

El hotel frente la carretera

Los dos locos

Un pajarito  amarillo

Rêver d’avoir un père

Tous les enfants rêvent d’avoir un père. Ou plutôt : ceux et celles qui en ont un considèrent la situation comme étant « normale »… et les autres en rêvent.

Johan en a eu un premier. Biologique. On sait très peu de choses sur lui, à part qu’il est mort : quand ? comment ? pourquoi ? Il ne le saura jamais. Et, fait assez particulier : il ne connaît pas son prénom. Mais nous avons su par le centre d’adoption qu’il s’appelait… Pedro !!!

On nous a aussi dit que Johan a recherché la compagnie des adultes, du premier au dernier jour. Et qu’il s’identifiait aux hommes, dont Nelson et Fernei.

Il rêvait à une relation avec un père idéal et il est tombé sur moi…

Vous imaginez l’écart… et la pression qui vient avec ?

Je croyais qu’il était plus facile de devenir « graduellement » un père, comme ce fut le cas avec Charlotte et Étienne, que « tout d’un coup » avec Johan !

Rappelez-vous la scène, décrite dans notre blogue de vendredi : une porte s’ouvre et les deux adultes - que Johan a vu dans un court vidéo, un album de photos et Skype - qui l’attendent de l’autre côté seront… ses parents. Pour le meilleur et… le pire. Et pour la vie !

Il faut d’ailleurs drôlement faire confiance à la vie pour s’abandonner comme nous l’avons fait, tous les trois...

Le temps d’une seconde, il me semble, nous avons sauté comme dans un précipice. Et comme la vie a été formidablement bonne pour nous trois – à des endroits différents de la planète – c’est comme si nous nous étions retrouvés sur un matelas pneumatique doté d’un parachute… et nous avions atterri tout en douceur, comme dans les films de James Bond ou de Indiana Jones !

Depuis bientôt d’une semaine, Johan s’identifie beaucoup à moi. Il place ses choses dans sa salle de bain comme je le fais, prends du désodorisant et du rince-bouche, etc.

Nathalie et moi avons réalisé qu’il n’avait peut-être jamais vu d’hommes se raser… ce qui se fait dans une relative intimité. Je lui ai donc montré, ce matin. Il était curieux… comme pour le reste !

Les dommages collatéraux du soleil

La journée d’hier au parc aquatique a laissé des séquelles. À l’extérieur et à l’intérieur.

Nathalie est « brû-lée » ! Les épaules et le dos, surtout. Et elle a pris un coup de chaleur qui l’a fait mal dormir.

Moi, un peu les épaules, mais rien pour émouvoir les Québécois ces temps-ci.

Johan a été affecté par la chaleur… même s’il le plus familier des trois ! Il a dormi très profondément et il a été au ralenti jusqu’en après-midi !

Deux « attaques » (tiraillements père-fils) et un petit entraînement de foot l’ont remis en forme !

Découvrir le monde…

Comment faire découvrir le monde à un enfant de neuf ans qui n’a pas vu grand-chose ?
Réponse : un élément à la fois.

Déjà, nous lui avons montré des coins de sa ville, Cali, qu’il ne connaissait pas. Puis, graduellement, nous lui avons parlé de Cartagena et de notre déplacement en avion – ce qui l’a surpris et freiné – avant de lui montrer quelques photos sur le site de l’hôtel.

Puis, nous avons donné le grand coup : Google Earth ! Nous nous sommes promenés à vol d’oiseau entre Cali, Cartagena et Saint-Alphonse-Rodriguez. C’est fou comme c’est petit, la planète…

Il ne connaît pas encore les MP3, encore moins les IPad…

Road Runner !

Il s’écoule en moyenne 90 secondes entre le moment où Johan ferme la porte de la salle de bain, entre dans la douche, se lave le corps et les cheveux (nous l’imaginons…) et qu’il en ressort… tout mouillé !

Nous lui avons appris à se sécher convenablement, et à prendre sa douche… sans maillot ou bobette ! (ce sont quelques-uns des éléments de la routine de Los Chiquitines…).

mercredi 30 mars 2011

À l'eau !

el pez y el pulpo en el toboggan

el pez en la boca del dragon

Soy feliz !!!!

Ce soir on danse !

Johan n’est pas seulement familier avec les marques. Il connaît aussi Michael Jackson ! (Il lui ressemble d’ailleurs pas mal, au même âge, alors que Michael était encore brun…)

Ainsi, hier soir, à l’hôtel, il a semblé avoir honte de ses parents – ça prenait bien une première fois ! – qui dansaient sur Thriller… Pourquoi donc ?

Pourtant, cet après-midi au moment de quitter le parc aquatique, il a ri quand Pierre a dansé sur une musique endiablée devant quelques jeunes Colombiens…

L’exception qui confirme la règle…

Aujourd’hui, pour la première fois, Johan n’a pas voulu aller à la piscine… C’est qu’il a passé plus de cinq heures au parc aquatique !

Nous ne l’avons pas surnommé « nuestro pez » pour rien…

Il était déjà allé une fois au Acuaparque de la Cana, avec son groupe de Los Chiquitines. Aujourd’hui, il s’est « défoncé » dans chacun des jeux. Et il a fait ses propres choix : entre affronter trois ou quatre grosses vagues d’affiliée ou remonter son maillot, il a décidé rapidement : le maillot attendra !

Le coût de la vie

Après plus d’une semaine en Colombie, nous sommes encore impressionnés par le bas coût de la vie (si on le compare à celui du Québec), mais nous avons également de la difficulté à trouver une logique dans l’établissement des prix de vente au détail…

D’abord, les équivalences. Il faut environ 2 000 pesos colombiens pour équivaloir à un dollar. Par exemple : au supermarché, nous avons acheté du bœuf haché (vraiment excellent !) pour faire quatre hamburgers. Coût : 7 000 pesos, soit environ 3,50 $.

Ce matin, au moment de partir pour le parc aquatique, nous nous demandions combien de pesos il serait prudent d’apporter. Nous avons opté pour 160 000 pesos (environ 80 $). Nous avons déboursé 32 000 pesos pour nos trois entrées, 34 500 pesos pour manger de succulents mets et 18 000 pesos pour deux aller-retour en taxi (faites la conversion !).

Pourtant, dimanche dernier, nous avons dû débourser 60 000 pesos pour des lunettes de baignade de marque Speedo pour notre nouveau poisson ! (Mais la dépense valait largement le coût…).

Demain, journée tranquille avant les rendez-vous officiels de vendredi...

mardi 29 mars 2011

La vraie vie !

Johan con un helado de salpicon a Los Chiquitines (1m40)

La ciudad de Cali cerca el hotel del techo de la piscina

Johan el cara de pez con los ojos torsidos 

Les rouges pour la fin

Les gens heureux n’ont pas d’histoire, dit le dicton. C’est ce qui explique pourquoi nous n’avons pas d’histoires mirobolantes à vous raconter à tous les jours…

Voici donc de très petites tranches de vie pour ce Jour 5.

Foot !

Ce matin à l’entraînement, nous avons particulièrement pratiqué les « coups de boule » avec la tête, soit les retours de ballon.

En se levant, Johan ouvre la télé et regarde des matchs de soccer professionnel, ce qui est diffusé à profusion ici, du matin au soir.

Avec l’aisance qu’il a avec un ballon aux pieds et le temps qu’il passe à suivre le jeu, ça promet !

Aussi, il a trouvé un jeu de foot virtuel sur l’ordi de Nathalie. Non seulement joue-t-il, mais il s’amuse à décrire les matchs. Ça pourrait lui faire une excellente après-carrière…

Il y a toujours une première fois…

Nous nous y préparions depuis le jour de notre décision d’adopter un grand : il y aura une « première fois » pour tout.

Pour Étienne, nous n’avions pas à avoir ce réflexe : à 17 mois, il a tout connu, au fur et à mesure.

Avec Johan, nous anticipions la première fois que nous allions l’amener dans un hôtel – premier lieu d’habitation avec nous en Colombie – un taxi, un supermarché, un restaurant, un cinéma. La première fois qu’il verrait un guichet automatique, etc.

C’est finalement beaucoup plus simple que prévu ! Ou bien il a connu, ne serait-ce que brièvement – notamment avec des bénévoles qui amènent les plus grands faire des tours en ville – ou bien il découvre et s’adapte rapidement !

Par exemple : depuis vendredi dernier, pour aller au supermarché, nous entrions volontairement par le garage puisqu’il se trouve au sous-sol. Aujourd’hui, nous sommes entrés par l’étage des magasins très colorés, où il y avait une Mini Cooper très colorée en montre. Aucune réaction.

Et deux ou trois questions au guichet automatique. Rien de plus !

(Éventuellement, il faudra bien expliquer et répéter à Johan – comme nous le faisons encore avec Charlotte et Étienne – qu’il faut travailler très fort pour que les guichets automatiques nous permettent d’effectuer des retraits…)

Les M&M…

Même si les enfants ne pouvaient écouter la télévision qu’une heure par jour au centre d’adoption, Johan connaît pas mal de marques. Par exemple, il connaissait les M&M… mais ne savait pas qu’il faut garder les rouges pour la fin !

Le plus drôle…

Pierre connaît peu de mots en espagnol mais quand il dit : « Me, hablo espanol », Johan le met au défi de nommer les objets qu’il lui désigne. Vous connaissez la grande imagination de Pierre, il a réécrit le dictionnaire espagnol !!!

Ainsi, nous lui apprenons quelques mots de français. C’est un jeu entre Pierre et lui, où je fais l’arbitre en aidant parfois l’un, parfois l’autre (mais plus souvent Johan !).

Pour les maths, nous jouons aux cartes, lui et moi – 5 cartes additionnées et le plus haut score gagne… La chance est toujours avec lui : increible !

Anecdote de piscine : Pierre est un pulpo et Johan, un pez

Demain, nous allons au parc aquatique.

lundi 28 mars 2011

3 moments intenses...

Johan dormio en el taxi despues Los Chiquitines

La cara de pez (ou la face de truite comme dirait Pierre)


Edison y Cesar, los mejores jugadores de foot (despues Johan)

Être touchés

Est-il possible d’entrer dans un centre d’adoption sans être touchés ?
Croyez-nous, c’est non.
Pourtant, il a bien fallu aller trois fois à Los Chiquitines…
La première, c’était jeudi dernier, pour une rencontre « technique »; on n’a pas rencontré Johan, mais nous avons vu quelques enfants, au loin, qui jouaient dans la cour. Et plusieurs dizaines d’autres, en photos, sur tous les murs où se sont posés nos yeux.
La deuxième, c’était le lendemain, pour aller à la fois rencontrer Johan… et partir avec ! Cette fois, nous n’avons pas vu d’enfants dans la cour… mais les murs étaient toujours les mêmes…
Et il y a eu ce matin. Il était prévu qu’après le départ rapide de vendredi – c’est toujours ainsi avec les plus vieux : il faut couper le lien – nous allions revenir dans les jours suivants pour que Johan nous fasse visiter les lieux, qu’il partage une collation avec ses amis et qu’il dise Merci à tous ceux et celles qui ont pris soin de lui.
Johan étant Johan, nous lui avons demandé s’il voulait retourner à Los Chiquitines et, si oui, quand (Il aurait pu refuser, de peur qu’on soit tenté de le laisser là; des grands ont déjà ainsi réagi…) Mais il a dit Oui, et ça serait le jour (ouvrable) suivant !
La « visite du propriétaire »
Il était le plus âgé des pensionnaires, et il a séjourné durant 2 ans et 4 mois à Los Chiquitines. Sa personnalité engagée convenait très bien à une « visite du propriétaire »… parce ce que c’est vraiment de ça qu’il avait l’air !
Fait révélateur. À son arrivée, la psy a dit à Johan : « Je compte sur toi pour faire une visite guidée à tes parents, et montre-leur où est ta chambre », ce à quoi il a répondu : « Où ÉTAIT ma chambre ! ».
Sans mot inutiles (préférant laisser parler la psychologue) et marchant d’un pas sûr, il nous a montré sa chambre, sa classe, les douches et la cafétéria. Et bien sûr, il a voulu que son papa joue au foot avec ses amis !
5-4 pour une « équipe paquetée »…
J’aurais dû y penser : il formerait les équipes et il jouerait contre moi !
Et après avoir cherché à me déjouer dans le bas du but, à droite, depuis vendredi, c’est là que je l’attendais. Mais j’aurais dû y penser : il a marqué deux buts contre moi à Los Chiquitines… les deux à gauche !
Victoire de 5-4 pour Johan, Cesar, Kevin et leur bande : une équipe « paquetée » ! Je me suis fait avoir sur toute la ligne !
À Los Chiquitines, on nous a dit qu’il a suivi une formation particulière en soccer, à Cali; nous lui poserons des questions à ce sujet-là. Chose certaine, il a un talent naturel pour ce sport… ce qu’il sera relativement facile de développer dans une ville telle Joliette.
Des kilomètres et des kilomètres de route à prévoir cet été. L’an prochain. Et l’autre. Et l’autre…
La page est vraiment tournée…
Dans le blogue de vendredi, nous racontions que Johan nous a convaincus qu’il avait bel et bien tourné la page sur cette étape importante de sa vie en s’enfilant le premier dans le taxi pour quitter le centre d’adoption.
Aujourd’hui, il a fait le tour du personnel et de ses amis – dont Cesar, le seul à qui il a donné une carte postale du Canada. Une carte avec très peu de mots et une tape sur l’épaule. Tout était dit : un vrai gars !
Puis, il s’est à nouveau enfilé le premier dans le taxi de notre précieux guide Walter (le chauffeur de notre interprète Monica).
Quelques minutes plus tard, il s’est endormi sur l’épaule de Nathalie… preuve qu’il était BIEN et que cette visite l’avait épuisé !
Ce qui devait arriver arriva…
Depuis que nous avons décidé d’adopter « Théo » (nom de code, voir les blogues précédents) et que nous savons que nous irions le chercher dans un centre d’adoption, nous nous préparions à « l’étape » du départ. Soit l’instant précis où notre enfant – LE chanceux du jour – allait quitter, tout souriant. Alors que ceux et celles qui sont plus conscients de leur situation allaient rester sur la touche… Comme c’est arrivé un nombre incalculable de fois pour Johan…
Nous y pensions souvent, et… c’est arrivé en fin d’avant-midi aujourd’hui.
Vous comprendrez que nous préférons oublier ce qu’ils nous ont dit. Et oublier aussi les traits de leurs visages...
Tout ce que nous vous demandons, c’est de penser à eux. Surtout aux plus grands, pour qui le compte à rebours est exponentiel de jour en jour… Puisqu’ils se retrouveront à la rue, tôt ou tard, s’ils ne sont pas adoptés.
La morale de cette histoire…
Revenons à notre question du départ : est-il possible d’entrer dans un centre d’adoption sans être touchés ?
Et même plus : croyez-nous, c’est maintenant impossible d’y penser sans être touchés.
Chose certaine : vos appuis, de diverses manières, nous confirment que vous avez le cœur à la bonne place !
Muchas Gracias !

dimanche 27 mars 2011

Les choix de Johan (jour 3)

Johan con las gafas y una amiga

Johan juega con un balon y amigos


Johan con Melba, una praticante


Petit dimanche tranquillo

Depuis son arrivée, Johan est encore sur l’adrénaline !
Au moment d’aller au lit, il attrape un second souffle… Vendredi soir, il disait vouloir être encore avec nous; il a alors écrit des cartes pour ses meilleurs amis qu’il verra pour la dernière fois demain.
Hier soir, à 10h00, il voulait lire ! Il a pris discrètement l’album de photos que nous lui avions fait parvenir et, dans la noirceur, il tentait de lire avec… la petite lumière de sa montre ! Nous l’avons donc installé avec les oreillers bien placés dans son dos, imaginant qu’il allait s’assoupir, l’album dans une main et son toutou Fabian dans l’autre… C’était mal le connaître : après avoir parcouru l’album plusieurs fois, il a demandé à Nathalie de… lui présenter tous les drapeaux du monde qui se trouvent dans un cahier ! Et ce n’est pas tout : il a voulu faire de la traduction espagnol-français et espagnol-français ! Nous en avons fait un peu…
Il s’est finalement endormi dans notre lit, crevé… et nous aussi, mais impossible de dormir avec un grand corps étendu entre nous. Le matin, il vient nous rejoindre. Nous qui pensions que nous ne pourrions pas le toucher tout de suite. Il apprécie de se faire frotter le dos…
Un peu de consommation
En fin d’avant-midi, nous avons initié Johan au magasinage.
Nous sommes allés au centre commercial ChipeChape – une espèce de Centre Laval – et plus particulièrement dans une grande surface (comme WalMart) pour lui trouver des sous-vêtements, des sandales et des lunettes pour la piscine.
Le magasinage semblait relativement nouveau pour lui, et ses mains étaient peu portées à piger ici et là vers les tablettes aussi colorées et chargées que chez nous. Mais il connaît passablement de marques : Kellogg’s, Listerine, Nestlé et… McDo !
Comme quoi le monde est de plus en plus petit…
De la confiture maison…
Notre hôtel est de style « du sud » et le confort équivaut à celui d’un Best Western. Nous avons une cuisinette qui comprend 10 fois moins d’accessoires de cuisine que j’en ai eus dans mon premier appartement ! Deux chaudrons sans couvercles… deux poêles T-Fal des années 80… pas de plats pour conserver ce qu’il y a de trop… Et j’en passe.
Les petits-déjeuners (copieux !) sont inclus et servis à la chambre. Il y a des bouchées de fruits frais - papaye, mangue (pas assez pour Johan qui les préfère), cantaloup… Comme il en reste toujours, nous avons faire de la confiture maison. C’est vite dit : j’ai enlevé le plus d’eau possible du melon, du cantaloup et de la papaye, puis j’ai ajouté de la panela hachée (sorte de pain de sucre) et hop sur le feu. Ça sera pratique… car Johan carbure à la confiture, à toutes heures, et au yogourt et aux céréales et aux Cheez Triz (chips au fromage) et au chocolat !
Soccer : la suite
J’ai accordé 10 buts ce matin… dans un match plus long qu’hier (nos matchs sont désormais de 10 buts). Je me suis concentré sur le bas du but, à droite… et Johan lui aussi ! Mais j’ai assurément été meilleur que Carey au cours de ses trois derniers matchs…
Nathalie, du haut de notre balcon au 5e, nous regarde jouer avec plaisir !
Au cours des prochaines semaines, Johan sera sans contredit « l’as caché » d’un entraîneur de Joliette qui ne connaît pas encore son existence, mais qui sera impressionné de le voir frapper le ballon des deux pieds (même si son tir est plus puissant de la droite) et pivoter tout en frappant le ballon de la gauche !
Piscine et amis
À la piscine de l’hôtel, il y avait cinq autres enfants aujourd’hui : ceux d’employés. En moins de deux, une fille « rôdait » autour de notre charmant fils… et il s’est amusé tout l’après-midi avec eux.
Un charmant petit veau !
Voulant réduire l’empreinte écologique que Johan pourrait laisser à Cali en jetant une grande quantité de contenants de yogourt, nous avons pris les grands moyens : nous avons acheté un contenant de… 2 kg de yogourt aux fraises !
Nathalie et les engrenages du cerveau…
C’est évidemment Nathalie qui pilote tous nos déplacements et contacts verbaux, tant avec Johan que les commerçants, chauffeurs de taxi, etc. Le soir venu, elle est « brûlée » : il ne lui reste assez d’énergie que pour me relire, pas pour écrire… Mais vous la connaissez : elle valide !
Demain: journée émouvante ! Soyez là...

samedi 26 mars 2011

Hoy el zoologico y piscina

Johan la tortuga

Johan le gusta mucho la piscina

linda foto

Les expressions

Résumé de la journée :
  • entraînement de soccer (je soupçonne Johan d’avoir identifié mon point faible : le bas du but, à droite) mais je ne veux pas lui en parler, de peur qu’il s’y concentre davantage ! Après l’avoir blanchi hier, je lui ai accordé 8 buts ce matin…
  • visite du Parc zoologique de Cali (prononcer So-o-lo-hi-co). Depuis que Charlotte lui a donné la permission, hier via Skype, Johan se fait un malin plaisir de reprendre Nathalie sur sa prononciation, des mots qui sont au masculin ou au pluriel, etc. Moi, il ne me reprend jamais !
  • « sieste » (ce qui veut dire se reposer devant la télévision, un objet de distraction qu’il semble avoir peu regardé jusqu’à maintenant…). Nous gérons le temps et les choix, ses préférés étant des matchs de soccer (qu’il appelle encore football) avec un t-shirt de l’Impact sur le dos !
  • Il est venu me voir durant la sieste pour me dire : « hockey ». Il voulait retourner sur le site des Canadiens… et nous avons visionné un petit clip avec P.K. Subban…
  • À la piscine, je crois qu’il a même… « étourdi l’eau » !
  • sur l’ordi, il adore un jeu de soccer…
  • nous avons « décapé » le reste du spectaculaire gâteau au chocolat d’hier.
(Avis aux lecteurs : la suite de ce propos est exceptionnellement plus philosophique que les précédents… et les suivants !).
Jour 2. La langue de l’amour a déjà montré ses limites… Preuve que, c’est bien beau l’amour mais… tout ne s’exprime pas par la langue (aux sens propre et figuré) !
Il est normal que Johan ne maîtrise qu’une seule langue, l’espagnol. Ces jours-ci, savoir compter jusqu’à 14 en anglais et dire « Bonjour » et « Je vous aime beaucoup » en français ne règle pas tout…
Je vous assure que Nathalie se débrouille « très très bien » en espagnol (quoiqu’elle ne voit le verre qu’à moitié vide…). Vous devriez la voir parler aux gens de Los Chiquitines, aux chauffeurs de taxi et autres espagnols : une vraie merveille ! (mais elle devient frustrée lorsqu’elle ne comprend pas tout ce que veut nous dire Johan…).
C’est dans de telles situations que les expressions prennent tout leur sens. Nos yeux et nos gestes à tous les trois parlent beaucoup !
Par exemple : pointer du doigt des vêtements qui sont par terre dans sa chambre suffit à faire comprendre à Johan qu’il faut les plier et les ranger, ou les mettre dans le sac de lessive à faire. (Mais vous connaissez Nat : elle aimerait disserter en quelques phrases…).
Des expressions qui marquent…
Vous semblez penser à nous très fort ces temps-ci. Nous le ressentons ! Ceci nous incite à faire des liens avec des expressions qui vous sont chères. En voici trois :
« Ici et maintenant… »
Notre amie Patricia – grâce à qui nous nous sommes connus Nathalie et moi – a une très belle expression : « Ici et maintenant ». Ce qui veut dire : prendre conscience de ce que l’on vit et savourer pleinement le moment présent.
Johan a rapidement compris ce concept. Et particulièrement depuis hier !
Nous ne savons pas ce que les gens du centre d’adoption lui ont donné à manger avant de partir… Et j’ai vérifié : il n’y avait pas de « produit local » dans son petit bagage… Nous en déduisons donc que c’était dans sa nature que de « s’éclater » et de vouloir tout faire à la fois… et rapidement !
Manger. Boire. Courir. Jouer au foot. Visiter un zoo. Se doucher. Etc : Johan incarne merveilleusement cette expression !
« Faire des plans sur la comète… »
Notre amie Aline, de l’Auvergne – qui est venue nous visiter récemment alors que nous n’étions pas encore partis – a une très belle expression pour parler des projets à tracer pour l’avenir : « Faire des plans sur la comète », ce qui veut dire : tout prévoir et… devoir modifier nos plans !
Par exemple : nous avions prévus être « collés » ici, à Cali, environ deux semaines après être allés chercher Johan. Ça ne sera finalement qu’une semaine… puisque nous allons rencontrer la responsable du gouvernement dès vendredi prochain. Il est donc possible que notre séjour soit plus court… À suivre…
« Ça doit être plate, être normal… »
Notre ami Gaby a marqué notre vie à bien des égards. Un jour qu’il fumait tranquillement sa pipe, il a lancé, tout bonnement : « Ça doit être plate, être normal… ».
Quitter un avenir très prometteur à Montréal pour aller vivre durant 54 ans en Afrique : ce n’est pas ce que l’on peut qualifier une vie de « normale » !
Nous non plus, notre vie n’est pas « normale »… Et nous l’assumons !
Vous avez pu constater la joie qui nous habite depuis le tout premier moment où nous avons décidé d’adopter Étienne… Et vous pouvez probablement deviner celle qui nous habite depuis plus d’un an, soit au moment où nous avons pris, à quatre, la décision d’adopter « un grand garçon qui a besoin d’une famille de fous ».
Nous avons songé à Haïti… puis notre projet s’est rapidement orienté vers la Colombie.
Ce « projet » s’est appelé Théo (un nom que nous avons conservé dans le titre de ce blogue et qui se trouve sur l’un de nos bols à café à la campagne). Puis, depuis fin août, nous avons connu Johan via son vrai prénom et sa photo. Son histoire aussi.
Depuis hier, nous « savourons » des moments bien difficiles à décrire pour des gens qui, pourtant, manient assez bien la plume ! Nous sommes « soudés » à un garçon encore plus formidable que ce qui nous avait été présenté…
Vous ne perdez rien pour attendre !
P.S. C’est surprenant de servir un café au lait (plutôt un lait au café) à son garçon de 9 ans ;) mais ça fait partie de son menu tel que décrit par le centre d’adoption. Johan come mucho, especialamente yogurt !!!!!

vendredi 25 mars 2011

Les chutes colombiennes (2)

Il est impossible d'aller à contre-courant de la nature. Ainsi, j'ai vérifié à distance et, encore aujourd'hui, tant les chutes Montmorency que les Chutes du Niagara ont coulé abondamment.

Au centre d'adoption Los Chiquitines aussi, les chutes ont coulé. Celles de Nathalie. Les miennes. Et celles d'au moins huit ou neuf personnes qui ont pris grand soin de Johan depuis... deux ans et quatre mois.

Nous devions arriver avec notre interprête pour 8 h 30 mais la circulation nous ayant favorisé, nous étions là à 8 h 05. Il nous a fallu attendre à la réception, bien discrètement, pour éviter que Johan -- prévenu seulement à 7 h 30 que nous allions le chercher ! -- nous voit. Imaginez le supplice... pour lui autant que pour nous !

D'un signe à l'autre...

Nous voyons des signes partout depuis que ce voyage s'est finalement mis en place.

Ainsi, hier et aujourd'hui, en bordure de la route surchargée de panneaux publicitaires de toutes sortes, j'en ai vu un, assez petit et distingué à travers tous les autres. Un mot bien visible en lettres majuscules: ROSARIO (qui fut le formidable grand-papa de Nathalie). Petit et distingué: ça résume tellement bien Rosario !

Aujourd'hui, jour de notre première rencontre avec Johan, c'est l'anniversaire de Gaby. Notre démarche est bien modeste: adopter un 2e enfant noir -- il a fait ça lui aussi, mais par milliers, durant 54 ans en Tanzanie...
Il nous avait promis de dire sa messe de ce matin, tout spécialement pour Johan.

Autre signe: la directrice de Los Chiquitines est la version colombienne de notre amie Jacqueline Morin -- qui nous aurait accompagnée durant une semainepour pratiquer son espagnol -- mais, avec notre départ tardif, ce n'était plus possible. Ça aurait été formidable de les voir ensemble, ces "Dupont et Dupond" qui, en plus de réussir ce qu'elles touchent, sont d'impressionnantes leaders de l'aide humanitaire !

Et la porte s'ouvrit...

La directrice nous a fait signer un papier important -- un autre... à travers toute cette "grossesse bureaucratique !"  Plusieurs des personnes ayant pris bien soin de Johan sont arrivées, les larmes aux yeux. Puis, la porte s'ouvrit... et nous avons vu Johan entrer timidement, mais sereinement.

Il est venu vers nous sans retenue, les mains remplies de deux bouquets de fleurs -- qu'il a tenu à nous présenter à chacun de nous -- puis un bricolage avec sa photo, puis un dessin et un formidable mot d'espoir en la vie... avec nous !

Niagara a eu de la compétition, ce matin...

Les gens de Los Chiquitines et notre interprète se sont retirés afin que nous fassions connaissance. Comment dire... C'est comme si nous nous connaissions !

La barrière de la langue espagnole -- avec moi, parce que Nathalie est vraiment épatante ! -- a rapidement été surpassée par la langue de l'amour.

Dès le retour de l'équipe de Los Chiquitines, Johan a fait de chaleureuses accolades à tous et toutes, a pris son toutou que lui ont envoyés Charlotte et Étienne -- il l'a rapidement baptisé Fabian, sans raisons particulières -- puis il était le premier dehors et le premier dans le taxi qui nous attendait !

"Merci sincèrement pour tout et on passe à autre chose !", nous disait-il à sa manière... Il n'était que 9 heures !

Retour à l'hôtel en une heure, par un trajet volontairement plus long et plus agréable, une idée de Walter, notre fidèle chauffeur de taxi. C'est dense et pollué à Cali, mais c'est une ville agréable à regarder.

En route, nous sommes arrêtés pour gonfler son ballon de foot. Et nous étions à peine sortis du taxi, à notre arrivée à l'hôtel, que Johan a défié le gardien de but que j'ai été jadis... avec un bon botté. Je n'avais même pas eu le temps d'enlever ma cravate des grandes circonstances !

(Il a quand même vu qui est le plus fort: quelques dizaines de bottés et... aucun but !).

Puisque Johan était venu à notre hôtel avec une dame de Los Chiquitines, plus tôt cette semaine pour se familiariser avec les lieux, il était déjà chez lui: il s'est reconnu dans le quartier, savait quelle porte franchir, sur quel bouton de l'ascenceur appuyer et comment insérer la carte magnétique dans la porte de notre chambre.

Lui qui a vécu pratiquement dans la rue peudant sept ans... puis avec six amis dans une chambre de l'orphelinat.. les mots lui manquaient -- même en espagnol -- pour dire son appréciation d'avoir une chambre à lui tout seul, avec des livres et des crayons de couleur, une montre et... un écran plat !  

Il aurait regardé la télévision avec une douzaine d'yeux s'il en avait eu... Puis, nous sommes allés à la piscine de l'hôtel. Nous n'y étions que tous les trois. Là, il aurait aimé être une pieuvre pour nager davantage !

Pour dîner, il a bouffé avec régal... Idem pour les deux collations de la journée et le souper.

Il s'exprime beaucoup avec nous, alors qu'il nous a été présenté comme un enfant plutôt réservé qui attend que les adultes lui demandent son avis... À l'entendre et à le voir agir au cours des dernières heures, nous avons rapidement décodé qu'il est "chez lui" à l'hôtel et... "déjà liés à nous" !

Johan est beau comme un coeur (comme Étienne !), allumé, gentil, poli, bien élevé, charmant et charmeur... C'est une "autre perle" qui s'ajoute à notre clan !

Il a sa personnalité: aime les tomates mais pas les concombres, aime prendre des photos et... nous nous sommes trompés dans son heure de dodo: à Los Chiquitines, on nous avait dit qu'il allait au lit à 20 heures et nous l'avons bordé à 19 h 30, par distraction. Dix minutes plus tard, il est venu nous dire qu'il ne s'endormait pas et qu'il préférait être avec nous... Il s'est installé à la table de cuisine avec Nathalie pour écrire, à l'endos de cartes postales du Canada, quelques mots pour les personnes les plus importantes de Los Chiquitines qu'il ira saluer une dernière fois lundi.

Samedi: visite au Zoo de Cali.

Johan a fait une page sur ce blogue avec deux photos importantes pour lui aujourd'hui...

À demain !

Hoy el encuentro de Johan


Johan con Fernei

Johan y papa delante un pastel de chocolate

jeudi 24 mars 2011

Les chutes colombiennes (1)

Quiconque lira ce blogue peut certifier que trois éléments de la nature coulent régulièrement: les Chutes Montmorency, les Chutes Niagara et...maintenant, les chutes colombiennes dans les yeux de Nathalie !

La journée d'aujourd'hui est venue confirmer ce fait, alors que nous nous sommes rendus au centre d'adoption Los Chiquitines, à l'extrémité sud de la ville de Cali.

Nous nous attendions à rencontrer probablemnent une ou deux personnes, durant une heure, dans un orphelinat... de qualité. Avec notre interprète Monica, nous avons plutôt rencontré quatre personnes passionnées, durant près de 2 heures et demi, dans une institution... d'une très grande qualité !

Ces quatre femmes (une coordonnatrice à l'adoption, une travailleuse sociale, une psychologue et une médecin) nous ont parlé de Johan en long et en large: tout ce qu'elles savent et... imaginent à propos de son passé, et son évolution continuelle à tous les points de vue depuis qu'il est entre leurs mains. Il faut dire qu'elles en ont pris un soin jaloux depuis plus de deux ans qu'il est là, notamment des examens médicaux aux trois mois ! Y a-t-il un seul Québécois qui a été ainsi traité ?

Nathalie s'est retrouvée en très bonne compagnie parce que les quatre responsables de l'orphelinat, l'interprète et moi avons, nous aussi, pleuré à différents moments...

Nous pourrions croire qu'elles ont de la peine de voir partir leur plus ancien pensionnaire... mais c'est le contraire ! Elles se réjouissent de nous le confier pour la suite, à nous quatre (parce qu'elles ont bien senti -- tant dans l'album photo que notre présentation sur vidéo, l'envoi d'une rondelle du Canadien, les deux rendez-vous via Skype et le très détaillé rapport du psy lavallois -- que l'intégration de Johan dans notre "tribu", c'est un projet partagé avec la même intensité par nous quatre !

Demain la suite. Nous avons sagement décidé de lâcher prise. Sans vouloir imaginer comment se dérouleront les premiers instants... les premières minutes... le départ de l'orphelinat... l'arrivée à l'hôtel... la piscine... et la première rencontre via Skype avec, d'un côté, Charlotte et Étienne et, de l'autre, Nathalie, Johan et moi...

Deux choses sont assurées: il y aura plusieurs "No lo se" quand je ne saurai pas comment dire tel ou tel mot... et le titre du blogue de demain est déjà trouvé: Les chutes colombiennes (2)...


Voici une photo du site de Los Chiquitines que nous visiterons la semaine prochaine...






mercredi 23 mars 2011

Cali, la sucursal del cielo...

Une chanson traditionnelle colombienne dit que Cali est la succursale du Ciel... et nous pouvons le confirmer après avoir vu rapidement Bogota : 7 millions d'habitants, des routes en construction près de l'aéroport (c'est compliqué au Québec, imaginez ici...), pluie et froid (environ 12 celsius)...
Alors qu'à Cali : chaud et humide (30 degrés), propre, vert, tranquille, un fleuve "brun" la traverse (bon, une rivière en taille mais elle se jette dans la mer)... Une ville de 2 millions d'habitants; un peu plus, on se croirait à Montréal ! Nous sommes allés faire des courses dans un centre commercial hyper-moderne mais vide, tant de commerces que de personnes...

L'appartement est parfait; les hôtes très gentils et ils font tout pour que nous soyons à l'aise. Et... Johan est venu le visiter hier, avec une responsable de l'orphelinat, pour s'habituer au début de la prochaine étape de sa vie ! Il a sa propre chambre et salle de bain, mais il a surtout été impressionné par la télé à écran plat dans sa chambre ! Ses autres réactions viendront vendredi puisqu'il s'en viendra ici avec nous...

Dans un taxi à Bogota, nous avons entendu la version instrumentale d'une chanson de Trenet, puis il y a eu une chanson de Michel Fugain. Nous nous sommes dits que nous allions bien entendre Céline tôt ou tard... et ce fut tôt: mardi p.m. au centre commercial.

Nathalie aurait-elle manqué de vêtements dans son enfance, ce qui l'inciterait aujourd'hui à compenser ?
Parce que, même si elle savait que nous pourrions faire de la lessive (à la main) dans notre appartement, elle a tout de même apporté... 17 t-shits pour Johan !

Nous décrochons pas mal de notre travail chez... comment s'appelle la compagnie déjà ?
À demain pour plus d'infos sur ce que les spécialistes ont à nous dire sur Johan...